vendredi 6 août 2010

Les joies de la plage.




Tu étends ta serviette tant bien que mal, évitant soigneusement les petits grains de sable qui pourraient perturber le doux équilibre de ton rectangle coloré sur cette grande étendue jaunâtre. Evidemment, ton voisin n'en fait pas de même : C'est tel un pachyderme handicapé qu'il fonce vers l'eau, tout en grognant des sons gutturaux et en faisant comme un feu d'artifice avec le sable qui l'entoure, en projetant par la même occasion sur ta serviette et dans tes yeux. Tu décides de passer outre cet incident maladroit, époussette légèrement ta serviette.

Tu regardes autour de toi, et t'aperçois de l'arrivée de trois canons topless, installant leurs serviettes à côté de la tienne. Comme s'il ne te suffisait pas d'avoir déjà l'impression de te promener avec un panneau "je noie mon désespoir dans les churros" placardé sur le front.. Tu tires désespérément sur ton maillot de bain pour tenter te retrouver un semblant de dignité. Dans un accès de courage, tu revendiques à ton ego meurtri ton adhésion au clan des "je suis au dessus de ces superficialités parce que je suis une in-te-lle-tu-elle."

Tu te lèves alors fièrement pour te rafraîchir dans l'eau. Seulement, à peine y a tu aventuré un ongle que tu le regrettes déjà. Alors tu avances à précaution, retenant un frisson à chaque pas. C'étant sans compter sur l'enfant malveillant qui s'est écrasé à côté de toi pour (soit disant) rattraper son ballon. Tout espoir de t'introduire progressivement dans cette eau gelée est maintenant fichu, tu as froid, et envie de noyer le petit monstre miniature. Mais encore une fois tu te calmes, et te rappelles qu'un jour une grand mère t'as dit que "nager dans l'eau froide, ça tonifie !" Tu t'élances et enchaînes donc la tête haute deux trois mouvements de brasse, jusqu'à ce que tu te rappelles qu'en mer, il y a aussi des vagues : Si ridicules soit elles, tu n'échappes jamais aux gouttelettes piquantes infiltrées dans ta gorge et dans tes narines. Tu es découragée, de toute façon la grand mère était certainement sénile, tu sors de l'eau.

Tu es comme enragée en sentant la désagréable sensation du sable qui s'effrite sous tes pieds. Tu t'assoies en grognant, attends, t'ennuies, quand te vient l'idée du siècle : la crème solaire ! Seulement, les grains de sable dispersés tu ne sais comment sur ton corps, et le sel qui te brûle t'empêchent de réussir totalement ta mission. Contrairement aux trois pétasses d'à côté, tes cheveux sèchent n'importe comment pour prendre une apparence paillasse, tu es rouge car tu meurs de chaud, ton vernis s'écaille et.. Malgré tes efforts acharnés, les coups de soleil ont eu raison de toi. Et c'est en t'exclamant joyeusement sur cette subtile couleur écrevisse que tu remarques qu'en prime.. Tu as la marque de la montre !


PS : En repartant, tu as évidemment pris soin de détruire le château de sable du gamin. Bien fait.

1 commentaire:

Paloma a dit…

Ne me parle pas de mission... Secret Story sort de mon corps !!!

J'adore ce petit texte, tout à fait véridique !!